Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
les fanfics d'Aë

L'amante russe -Lioudmilla Ivanova Revmira

4 Avril 2014 , Rédigé par Aësälys Publié dans #Histoires originales

L’amante russe

Elle est armée, et c’est la première chose que les gens voient. Ensuite, il y a sa musculature, puis sa silhouette. Elle n’est pas réellement mince, et pas tout à fait jolie, car elle a, naturellement, des hanches plutôt étroites, et, de par son entraînement militaire, des épaules larges. Elle affiche ses prothèses, et ne cache pas ses intentions. Lorsqu’elle choisit de revenir chez moi, dans ma famille disparate, c’est la compagne de mes nuits.

Je ne suis pas revenue depuis longtemps. Trop longtemps, comme souvent. Une fois de plus, j’ai le sentiment qu’elle a trouvé à me remplacer. Je tape à toute vitesse le code de l’entrée du hangar du centre militaire qu’elle a investi, avance lentement mon énorme véhicule –son dernier cadeau, aussi magnifique qu’extravagant- à l’intérieur de la structure, et vais la garer dans ce qui est ici « mon » domaine. Je récupère mon paquetage, dernier souvenir de mon passé de militaire, et fais quelques étirements pour me préparer à la marche qui me permettra de la rejoindre. Habituellement, un trajet comme celui-ci ne poserait pas de problème, même grippée, mais après une dizaine d’heure au volant du Dodge et avec un sac de plus vingt kilos sur le dos, je sens que la marche va être fastidieuse.

Parce qu’il est plus tôt que tard, j’hésite à aller la rejoindre, mais seulement un instant. Je pénètre dans la partie réservée aux chambres, referme la lourde porte, entend celle qui mène au hall, à l’autre extrémité du couloir, se refermer –miracle, quelqu’un l’a enfin huilée, elle n’est plus en mode « fracas issu des enfers ». Je pousse la porte de la chambre de Nadeshiko, qui est déjà entrouverte, et m’avance vers le lit. Elle porte un bandage à la cuisse –qui a osé la toucher ?- et sa prothèse n’est pas celle que j’ai connue, c’est un modèle plus récent et visiblement plus léger. Un modèle qui lui correspond bien mieux. Je dépose mon paquetage contre mon coffre, retire la veste de mon treillis, la pose sur le coffre. Puis je défais mes rangers, vite et sans bruit, et m’accroupit à coté du lit pour la regarder dormir. Son visage est apaisé comme il ne l’est jamais lorsque qu’elle est éveillée –douce beauté, et sa petite main couvre à moitié sa bouche. Je me redresse, avance ma main vers elle et hésite à caresser son visage, avant d’en écarter une mèche de cheveux.

Je prononce son prénom, une fois, deux fois. Presque silencieusement. Elle ne réagit pas. Je m’assieds sur le bord du lit, la regarde encore un instant, puis m’y installe à quatre pattes, avance vers le milieu du lit, l’enjambe. J’avance ma main vers sa bouche, la couvre doucement, et me prépare à la réveiller d’un baiser.

Je suis arrachée au lit et à la vision superbe d’Œillet endormie, et je frappe –à l’aveugle, sans avoir pu estimer ce que j’ai face à moi. Je suis projetée vers l’extérieur de la chambre, et m’écrase sur le mur. Avant de glisser, je m’écarte du mur et attaque le presque colosse –un mètre quatre vingt dix pour quatre vingt kilos de muscles, plus une énorme prothèse- deux coups de poings qu’il arrête. J’hésite un instant à sortir mon meilleur ami –le plus fidèle, le plus sûr, Nadeshiko n’étant pas « ami » mais « amie »- mais je ne peux pas, car il est dos au lit, et trop près d’elle pour que je prenne le risque de tirer. Ma lame effleure le torse, puis mon poing toujours armé frappe au cœur. Mais c’est la poignée qui l’atteint, et je savoure son gémissement. On n’interrompt pas mes ébats –même à peine entamés, même si elle n’était même pas éveillée- impunément. Il me rend mon coup, et je suis de nouveau au mur.

Je ne peux pas vaincre. Avec une telle prothèse, je ne peux pas l’éliminer. La priorité est donc de la mettre hors service.

Je retourne à l’assaut, bloque son bras droit de ma main gauche et plante mon couteau. Profondément. Trop profondément : elle refuse de sortir. Je l’agite, des lambeaux de chair se forment, le sang dégouline, et goutte le long de la prothèse, s’y infiltre, perle au sol, de plus en plus fort, de plus en plus vite, et je finis par arracher une lame… incomplète. Je ne grogne pas –perte d’air, même minime- même si cette lame m’était chère –un cadeau de sa part, comme presque tout ce que je possède- et je frappe au visage, il pare. Un homme qui évite mes coups une fois est bon, celui-là est… Intéressant. Il m’arrache la lame, la jette, tente de lever les poings, mais –objectif atteint- la prothèse a perdu de sa perfectibilité –doux euphémisme. Œillet hurle, et je récupère mon képi, tandis que mon adversaire se tourne vers elle.

L’instant d’après, l’adversaire a changé. Mon amour me met une claque à la volée –partialité désagréable mais sans doute justifiée par le fait que ce n’est pas moi qui vide mes veines au pied de l’attroupement qui s’est formé. Je rattrape mon képi avant qu’il aille se tacher dans la flaque –il est décidément bien attiré par le rouge- et attend le prochain coup d’Œillet. Lequel ne vient pas, remplacé par la tentative de cette gamine –inconnue au bataillon- de me planter. Elle frappe là où j’ai frappé l’homme, mais elle ne sait pas que la plupart des « pièces » ne sont pas d’origine. Ca entaille, ripe et lui échappe. L’homme s’écroule, et je m’attends toujours à ce qu’Œillet frappe à nouveau, mais elle est trop occupée à souiller ses jambes nues dans le sang de mon adversaire, à terre. Je lâche un « Victoire » qu’elle est la seule à entendre.

Quelques minutes après, je suis trop occupée à réparer les dégâts sur mon propre corps pour me soucier de ce qu’il advient de l’autre. Mes prothèses ont tenu, mais pas mes organes artificiels : je crache du sang sans savoir d’où ça vient, car je ne ressens pas de douleur. La gamine me surveille, je la laisse faire. Si elle frappe, je l’attraperai par la peau du cou et irais la jeter dans le couloir.

En attendant, je crache du sang, toutes les vingt secondes environs, et tente d’évaluer les dégâts : l’épaule a bien tenu –j’ai bien fait de payer ce renforcement sous cutané, seul l’extérieur a subi-, vérifie mes jambes –il n’y a pas porté de coup, mais vu la force avec laquelle il m’a envoyée par deux fois au mur, un mécanisme quelconque a très bien pu être endommagé-, mes bras, entame des étirements et continue à cracher mon sang, de façon régulière.

Je sens mon esprit commencer à flotter –j’ai perdu trop de sang- et me décide à faire faire à Nadeshiko la batterie complète –et complexe- de mes tests. « Elle est au chevet de Papa », grogne avec hargne la gamine avant que je commence à chercher. J’enfile mes rangers, et vais dans l’infirmerie du centre, la retrouve effectivement auprès de l’homme, toujours évanoui. Je m’aperçois que j’ai surestimé sa musculature : il en a plus que beaucoup, mais la quarantaine approchante lui a offert un début de ventre, presque infime mais bien là, et ses muscles ne sont plus aussi saillants qu’ils ont dû l’être il y a quelques années. Il reste beau à regarder, et Nadeshiko le regarde, mais est plus occupée à regarder la blessure –amas sanglant de chair- que le reste de l’homme. Elle a sorti en vrac des outils chirurgicaux, et hésite visiblement entre retirer délicatement toutes les chairs abîmées pour atteindre le morceau de métal et le retirer sans retirer les chairs, et les remettre ensuite en ordre, façon puzzle.

Je m’assieds sur le lit le plus proche du sien, après avoir récupéré une bassine –je crache toujours rouge, même si le flux baisse. Elle a visiblement opté pour le « puzzle » et écarte les lambeaux lentement. L’homme gémit de douleur et se réveille. Il approuve son choix mais voit qu’elle n’arrive pas à le mettre en œuvre –la pointe de ma lame est visiblement coincée quelque part, vraisemblablement entre deux pièces de sa prothèse. Il entreprend de la retirer –j’ignorais qu’on puisse déconnecter aussi facilement une prothèse de cette taille, mais lui le fait avec rapidité et efficacité- et se retrouve avec un bras comme désarticulé, les pièces encore à moitié connectées, qu’elle entreprend de fouiller avec une des pinces chirurgicales.

« Tu veux de l’aide ?

-Tu en as assez fait, Lioudmilla.

-Désolée, désolée. Je ne peux pas deviner que l’homme qui m’arrache à ton lit est ton ami, ma chérie, vu que c’est toi qui a interdit à quiconque d’amener un homme ici.

-C’est mon protecteur, Lilya. Il assure ma sécurité.

-Tu m’as remplacée par ce type ? Il ne fait pas le poids ! Je l’ai éclaté sans problème, à mains nues !

-Dit-elle en crachant ses tripes tandis que je recherche depuis près d’un quart d’heure à extraire la lame de son couteau de l’épaule de son adversaire…

-Pourquoi tu cherches dans le bras alors que la pointe est dans l’épaule ?

-J’essaie de déconnecter tous les éléments pour éviter que la prothèse soit complètement HS et pouvoir accéder à la mécanique dans la chair dans laquelle tu as tapé. Avec un peu de chance, ça sera plus accessible par là.

- Occupe-toi de mon hémorragie et je le soigne.

-Démerde-toi, je vais essayer d’en faire de même. Il saigne trop pour que je prenne le risque de le laisser traîner comme ça.

-Et tu en as pour quatre à cinq minutes pour vérifier ma mécanique et ensuite on sera deux pour se charger de lui, ma chérie… »

Elle laisse tomber la pince avec laquelle elle fouille dans la prothèse, et vient jusqu’à moi. Je me suis assise sur ce lit, et elle pose sa main droite à plat sur mon ventre, appuie doucement, sans trouver. Elle finit par attraper un scalpel, et ouvre. Ca ne gicle pas, mais dégouline de la même façon que ça dégoulinait sur lui, plus tôt. Elle prend un fil et une aiguille –« C’était pour le recoudre lui, à la base, avant que je voie que ton couteau est brisé »- et referme l’ancienne blessure interne ré ouverte, puis me referme le ventre. « Quatre minutes et trente-deux secondes. »

A peine cinq minutes pour l’ensemble, sans anesthésie, car je n’ai plus de nerfs d’origine dans ce coin là, uniquement de quoi contrôler les nouvelles pièces, rien qui indique la douleur. Je me relève et vais inspecter le corps de l’ennemi. Effectivement, il a le physique de l’emploi, et d’un point de vue parfaitement professionnel, je comprends son choix. Mais d’un point de vue personnel, je vois surtout que c’est son type d’homme, et qu’il risque d’être, ou plutôt, qu’il est déjà, un adversaire redoutable, un rival amoureux de premier ordre.

Il a un avantage certain : il peut lui faire cet enfant qu’elle désire. J’en ai d’autres : je la connais mieux et depuis plus longtemps. Mais il faut qu’il soit accepté par ses filles, en tant qu’’homme’ plutôt que ‘protecteur’, et pour ça, il va en baver.

J’achève de retirer la prothèse, la dépose sur mon lit. Elle est pleine de sang et il faudra la nettoyer, mais ce n’est pas la priorité. Actuellement, la priorité est d’empêcher mon nouvel ancien ennemi de mourir à retardement sous mes coups. Les pièces métalliques sortent de son bras, et j’en repère d’intéressantes, car elles ne sortent pas d’entreprises.

«Tu l’as créée toi-même ?

-En partie. Je voulais un modèle qui me permette de me battre, de porter de lourdes charges, mais les modèles des différentes entreprises remplacent juste le bras d’origine, on ne peut pas améliorer le système.

-Je connais ça, j’ai plus grand-chose d’origine. Mais moi c’est pas trop par choix, j’ai eu quelques problèmes.

-Tu as surtout pris du shrapnel.

-D’où la jambe ?

-Oui, entre autres. J’ai perdu deux-trois organes avec, aussi.

-Et l’autre jambe a quelques jolies cicatrices, aussi. Vous discuterez lorsque Chaton sera…

-« En état de marche », ma chérie? Je suis d’accord. Ferme-la, mec.»

Elle est gênée. Incroyablement gênée. Sûrement par le « ma chérie » -visiblement, j’ai été absente trop longtemps. Lui s’est plus attaché au « mec », et surveille mes mouvements. Nos n’avons cessé de nous battre que depuis une petite trentaine de minutes, et j’en suis déjà rendue à le remettre en état. Œillet a apparemment trouvé la pointe de ma lame, et cherche à l’agripper. Elle teste différentes pinces fines, qui ripent –crissements désagréables- sur les pièces encore en place. Elle attrape, tire. Elle n’est pas assez forte. Je lui prends la pince, attrape et arrache.

Je mets la pointe dans la main d’Œillet, et dans un murmure « Garde-la, et finis le seule. » Puis, à haute voix :

« Je vais manger un bout et me coucher, il est un peu trop tard –ah, non, tôt- pour rester debout. Tu me rejoins dans une heure ?

-Je ne sais pas. Tu vas dormir dans ta chambre ? »

Elle m’en veut. Elle me le montre. Lui ne réagit pas, il ne saigne plus –le lit est recoloré, ô surprise…

« C’est à toi de choisir, ma chérie. Si tu n’es pas sûre de pouvoir la passer avec moi, jarte-moi plutôt que de le regretter demain.

-Alors, je te « jarte », Liouda. Je suis désolée, mais…

-Ce n’est pas à toi de t’inquiéter, c’est notre faute à tous les deux.

-Tu peux parler…

-Qui m’a arraché aux jolis bras d’Œillet?

-Qui était armée et en treillis sur elle ?

-Elle préfère me déshabiller plutôt que me voir apparaître nue, « Chaton ». Et je te passerais les remarques grivoises sur mes armes.

-Tu l’empêchais de parler.

-Je m’apprêtais à lui faire le coup de la Belle au Bois dormant…

-Quoi ?

-Me réveiller d’un baiser. Vous m’épuisez, tous les deux. Je vais dormir.

-Bonne fin de nuit, ma chérie.

-A demain, Œillet. »

Elle sort. Elle a oublié de finir de s’occuper de l’homme. Visiblement, je vais devoir me charger du reste. Je m’attaque aux finitions –finitions d’importance.

« Il faudra que tu envoies ta gosse dormir.

-Elle dort.

-Elle a essayé de me planter, tout à l’heure, et elle me suit. Elle est dans le couloir, à vingt centimètres de la porte, d’après le bruit de sa respiration.

-Elle t’a planté ? Ah, oui, merde. Il va falloir que je dorme… Anna! Va te coucher, je ne risque plus rien. »

Un léger froissement de tissu se fait entendre, puis une petite voix endormie « Si elle te touche encore je la tue », quelques pas puis de nouveau la voix « Mais si Œillet lui fait confiance, tu ne crains rien, p’pa ». Ses pas s’éloignent.

« Jolie gosse.

-Je trouve aussi.

-Elle te ressemble pas.

-Elle tient de sa mère pour le physique, pour l’instant.

-C’est qui ?

-Une fille morte depuis longtemps.

-Et mentalement ?

-Pas de moi, en tout cas. Elle est aussi posée que moi –et elle n’a que douze ans- mais elle est plus affirmée

-La guerre ?

-Je l’ai préservée autant que possible. Et je compte la faire passer de l’ « autre coté ».

-Non, pas ça, qu’est ce que tu faisais pendant la guerre ?

-J’étais soldat. Toi aussi.

-Ce n’est pas une question… Je suis impressionnée. Tu as vu ça comment ?

-Ta façon de te battre, de porter l’uniforme. De mettre ton béret, de le réajuster.

-Ha ! C’est un vieux tic, ça. C’est mon détail de coquetterie, il est toujours ajusté comme ça.

-Et toi, la guerre ?

-Spetsnatz.

-Rien que ça… Tu n’as pas le bon uniforme.

-Je sais bien, mec. C’est un cadeau d’Œillet, comme à peu près tout ce que je possède.

-Ta lame est –était- russe. Et tes prothèses ? Elles viennent d’où ?

-Ca dépend, j’en ai quelques unes… La jambe et les épaules, c’est russe, les organes viennent de l’ «autre coté », sauf un des reins et les pièces d’origines, qui sont russes –et je ne suis même pas patriote- j’ai quelques os changés –c’est du faux plus résistant, ça j’y connais rien- comme la cage thoracique, la hanche gauche et quelques os des mains, des deux cotés, mais je ne sais pas lesquels.

-C’est tout ?

-Pas d’ironie, « Chaton ».

-Comment ça se fait ?

-J’en ai perdu le quart au combat –dont la fameuse bombe à fragmentation, et un accident de voiture il y a dix-huit mois.

-De quel coté ?

-Ici, avec ma vieille jeep. Elle m’a offert un Dodge pour la remplacer, parce qu’elle avait trop subi pour que je puisse la réparer –paix à son âme.

-Quelle couleur ?

-Gris métallisé, mais je l’ai repeint en camouflage.

-Et les autres pièces ?

-Ils cherchaient des volontaires pour tester les nouvelles prothèses, pendant la guerre. Quand j’ai subi la bombe, j’avais plus de jambe gauche et la droite était plus terrible. En acceptant les prothèse-tests de l’armée, j’avais une chance de remarcher gratis. Et après j’ai accepté qu’ils changent pas mal de choses, tant que je pouvais garder mon grade et ma paye. J’ai découvert après qu’ils me faisaient un joli chèque pour chaque prothèse posée, et vu qu’ils m’en ont posé à peu près une soixantaine, je suis riche, de l’« autre coté ».

-Une soixantaine ?

-Ils m’en ont posées, et après j’avais deux mois de phase d’essai, je devais vivre normalement –je veux dire « comme une civile », pas comme à l’armée, même si je me levais à 6h30 et que je courais quinze kilomètres avec différentes unités, pour le reste j’étais tranquille, j’avais de la thune et je sortais acheter des conneries, des films, des bouquins, et j’avais la paix. Dehors, enfin, hors du pays, c’était la pire période de la guerre, mais pour moi ça a été une période sympa. Et puis, quand une prothèse n’était pas parfaite –le pire, c’était avec la jambe, ils en ont testé onze ou douze sur moi- ils la changeaient. Et ils refaisaient un chèque à chaque fois.

-Tu as rencontré Œillet quand ?

-Avant la guerre, en fait. A la fac. J’étais venue faire une année en France, avec mon français minable et mon accent énorme, et je suis tombée sur elle, qui accueillait les étrangers aussi facilement que les français, et se retournait de temps en temps sur certains types –ça c’était drôle, cette petite jeune fille qui se retournait sur des types parfois deux fois plus vieux qu’elle, et qui répondait tous au même genre physique. Et puis je me suis rendue compte qu’elle plongeait dans les décolletés, aussi. Et ça, c’était encore plus drôle.

-Mouais. Et elle avait quel âge ?

-Dix-… La vache, je sais plus. » Je compte sur mes doigts, j’ai un doute.

« Vingt et un. Moi, Dix-neuf. Tu as quel âge ?

-Trente-six ans.

-Tu les fais bien.

-Je ne sais pas comment prendre ça…

-Je ne sais pas comment tu dois le prendre. Mais tu as dû être très bel homme il y a quelques années –je parle de ton corps, de ta musculature.

-De nouveau, je ne sais pas comment le prendre.

-C’est une forme de compliment, je pense.

-Mouais. »

Nous restons silencieux. Je m’assieds, il récupère sa prothèse, la coince entre ses cuisses et commence à récurer le sang. Je regarde son torse, les muscles, les cicatrices –quelqu’un a essayé de l’éventrer ?- le bras restant –c’est des impacts de balles ?- le pantalon de treillis –« il est neuf, mec, tu casses le mythe ».

Il lève les yeux du métal souillé, et ne comprend pas de quoi je parle.

« Un treillis neuf n’est pas bien. C’est trop propret pour ton physique.

-Parles-en à Œillet, c’est elle qui m’habille.

-Ta phrase est particulièrement pleine de sous-entendus.

-Tu as l’esprit mal tourné.

-Ca lui plaît.

-Pas à moi.

-Ce n’est pas mon problème. Tu as perdu ton bras comment ?

-Au combat. J’ai reçu une balle de gros calibre, ça s’est infecté, ils ont coupé. J’ai eu une première prothèse pas terrible, moins bonne que mon bras d’origine. Elle remplaçait mon avant bras. Après j’ai eu quelques emmerdes avec la prothèse, au combat, bien sûr, sinon c’est pas drôle, et j’ai perdu le reste du bras. Alors j’ai choisi un modèle de l’ « autre coté », et je l’ai modifié petit à petit.

-Quel « gros calibre » ?

-.357, de la part d’un traître que j’étais sensé arrêter. Et je n’ai pas failli.

-Je comprends de plus en plus pourquoi elle t’a choisi. Tu as couché avec elle ?

-Qu’est ce que vous avez tous à demander ça ? Non, je n’ai pas couché avec elle, et ce n’est pas dans mes intentions.

-Tu résistes donc à ses jolies formes… Bien. Mais je serais prête à céder ma place à un adversaire capable de me tenir tête. Je veux quelqu’un capable de la défendre, de prendre soin d’elle. De la câliner, aussi. »

Je me tais, l’observe. J’ai terminé. Je me décide enfin, me lève, nettoie ma bassine de sang.

« Tu as besoin d’aide pour remettre ta prothèse ?

-Je vais devoir vérifier les pièces, et en changer une partie, vraisemblablement.

-Je ne m’inquiète pas pour toi. Je vais retenter ma chance avec Œillet.

-Bon courage. »

Il est amer. Il pourrait –avantageusement- me remplacer. Ma décision est prise. Irrévocable. Pour ma chérie, pour ses filles, pour sa sécurité et leur sécurité à toutes, il pourra être bien. Je m’avance, m’apprête à passer la porte.

« Eh. »

Mon ton a changé. Il se redresse, laisse de coté sa prothèse. Il se lève –horreur esthétique de cet homme manchot, horreur parce qu’il a dû être –il a été- très beau, au goût d’Œillet, et je n’ai pas le droit de m’opposer mentalement à ça. Mais physiquement…

« Il faudra que nous nous battions à nouveau. »

Il me regarde, interdit, et finit par soupirer.

« Encore et encore. Encore et encore. Et, à la fin, quand tu m’auras battue, tu iras la rejoindre, et tu seras fier de ta victoire, comme je suis fière de t’avoir envoyé au tapis, aujourd’hui. »

Je quitte la pièce, sourire aux lèvres. J’imagine les combats à venir, la puissance de ses coups, de ceux que je vais lui asséner, et je ris. Je ne me ferais remplacer qu’avantageusement, ma chérie, ma chère, ma très chère Emma.

.

.

oOoOoOo

.

.

Annexes : (J’ai décidé de laisser ma longue note de fin, adressée au pote de lycée qui me relisait ‘à l’époque’)

mird, je veux un prénom, et plus ça va plus l’idée de Judith s’imprime, mais ne convient pas. Parce que la faire égorger un type, ça pourra être sympa mais ne correspondra pas vraiment à ce que j’ai déjà amené d’elle. Sinon, je peux écrire en entier l’histoire du premier mariage, et donner une tentative qui se solde en échec. Ca fait peut être déjà partie de la chronologie que j’ai mise en place, je sais plus… A vérifier. Bref, entre l’amante russe et nuits d’orages, tu as ton cadeau d’anniversaire. Ca te va ???

-ajout- finalement, elle a son prénom !) Emma.

Pour le dernier ajout, je peux tout mettre en intercalant « Je continue » entre « et finit par soupirer » et « Encore et encore. » Finalement, j’ai rien intercalé. Je comptais mettre au choix l’avant-dernier paragraphe ou celui d’avant, et finalement, les deux me plaisaient trop, alors tout y est. Et ça donne bien, je trouve. Je pense.

Ceci est la deuxième partie de ton cadeau. Cela te convient-il ? Il est 2 :25, je pense avoir fini. Je n’y toucherais plus « scénaristiquement ». Normalement, il y aura quelques modifs sur la partie « combats ».

Il est deux heures vingt-huit.

Re ! Il est minuit cinquante huit, dimanche 21 juin. Tout à l’heure, je me lève à cinq heures du mat, ouch, et je me suis levée à neuf heures et demie ce matin…

Bref. Petite info supplémentaire : le béret que Liouda a ici est bleu, je pense aux uniformes espagnols pour son béret, et le reste je sais pas, sauf que ses rangers c’est celles des pompiers de paris, parce que c’est mon modèle préféré de ceux que je connais. Le béret des spetznatz gradés est rouge. C’est d’un point de vue purement esthétique que Liouda est gradée, parce que j’aime pas le foulard bizarre des troufions, et leur casque rond c’est pire.

Mais elle a été gradée que suite à la bombe.

Ca c’est décidé mais je ne sais pas si elle a fait un acte de bravoure. Je me sens bien à faire un « Bary Lindon revivel »… Tu as vu le film ? Il est excellent. Purement excellent. Le genre « ouaaaah putain »… Vala.

Bref.

Je me lève à cinq heures, il est une heure dix, je vais avoir du mal… Enfin, la première demi-heure va être dure, ensuite ok pendant pas mal d’heures, puis gros coup de barre vers 4-5 heures.

Ouch. Il est quatorze. Je suis déjà au lit (chez mes parents) -15- alors j’éteins et dodo…

Kisses ! Je vais essayer de te l’envoyer en me levant…

Bon. Kisses kisses kisses

-16-

Good night

Sweet dreams

.

.

oOoOoOo

.

.

Merci à RomaniaRogue et Cricri the Badger pour avoir bêtaisé ^^

L'amante russe -Lioudmilla Ivanova Revmira
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Bonjour je me prénomme nadia mère de 3 enfants. Je vivais à briouze avec mon mari, quand en 2018 il décida d'aller en voyage d'affaire à Bresil , où il tomba sur le charme d'une jeune vénézuélienne et ne semblait même plus rentrer. Ces appels devenaient rares et il décrochait quelquefois seulement et après du tout plus quand je l'appelais. En février 2019, il décrocha une fois et m'interdit même de le déranger. Toutes les tentatives pour l'amener à la raison sont soldée par l'insuccès. Nos deux parents les proches amis ont essayés en vain. Par un calme après midi du 17 février 2019, alors que je parcourais les annonce d'un site d'ésotérisme, je tombais sur l'annonce d'un grand marabout du nom ZOKLI que j'essayai toute désespérée et avec peu de foi car j'avais eu a contacter 3 marabouts ici en France sans résultat. Le grand maître ZOKLI promettait un retour au ménage en au plus 7 jours . Au premier il me demande d’espérer un appel avant 72 heures de mon homme, ce qui se réalisait 48 heures après. Je l'informais du résultat et il poursuivait ses rituels.Grande fut ma surprise quand mon mari m’appela de nouveau 4 jours après pour m'annoncer son retour dans 03 jours. Je ne croyais vraiment pas, mais étonnée j'étais de le voire à l'aéroport à l'heure et au jour dits. Depuis son arrivée tout était revenu dans l'ordre. c'est après l'arrivé de mon homme que je décidai de le récompenser pour le service rendu car a vrai dire j'ai pas du tout confiance en ces retour mais cet homme m'a montré le contraire.il intervient dans les domaines suivants<br /> <br /> Retour de l'être aimé<br /> Retour d'affection en 7jours<br /> réussir vos affaires , agrandir votre entreprises et trouver de bon marché et partenaires<br /> Devenir star<br /> Gagner aux jeux de hasard<br /> Avoir la promotion au travail<br /> Envoûtements<br /> Affaire, crise conjugale<br /> Dés-envoûtement<br /> Protection contre les esprits maléfices<br /> Protection contre les mauvais sorts<br /> Chance au boulot évolution de poste au boulot<br /> Chance en amour<br /> La puissance sexuelle.<br /> agrandir son pénis<br /> Abandon de la cigarette et de l'alcool <br /> Guérir tous sorte de cancer <br /> portfeuille magic multiplicateur d'argent <br /> <br /> voici son adresse mail : maitrezokli@hotmail.com vous pouvez l'appeler directement ou l 'Ecrire sur whatsapp au 00229 61 79 46 97
Répondre
L
Je comprend rien... Rien rien et rien... Je ne sais pas où tu es ni avec qui, je ne comprend meme pas qui parle ni quand dans les dialogues... Non je suis desolée, peut-être que c'est moi qui suis hermetique à ton univers mais de mon avis perso c'est incomprehensible, je me suis forcée, j'ai souvent relu des passages plusieurs fois pour essayer de comprendre, savoir qui fait quoi... Et le fait est même si je m'acharne je comprend rien<br /> Est-ce un message secret que je ne dois pas pouvoir décoder? =)
Répondre
A
pardon XD<br /> le mieux est de passer sur meurtres en premier, je pense ^^'
L
Par oú commencer alors?
A
XD<br /> car il y a plein d'autres morceaux à cette histoire et commencer là ne rime à rien ^^'