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les fanfics d'Aë

La couverture de laine noire (OS)

4 Février 2017 , Rédigé par Aësälys Publié dans #OS

La couverture de laine noire

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Os de Kitty Perry

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Hermione trouve une vieille couverture de laine dans la Cabane Hurlante. Incapable de la laisser moisir dans la saleté, elle la prend avec elle.

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Note de Kitty Perry: Je dois beaucoup à ma bêta, Queen_of_Stars. Merci pour toute ton aide. Toutes les erreurs restantes sont miennes.

Cette histoire a été inspirée par le merveilleux drabble de Melusin titré Beauty and the Bed, un conte bien supérieur à ma maigre offrande. Elle a écrit son histoire en se basant sur un défi particulier : écrire un drabble ‘Inanimagus’, défini comme une personne capable de se transformer en objet inanimé.

Cher lecteur, aie la générosité de lire et reviewer. Les mots ne peuvent exprimer combien votre retour compte pour moi.

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Hermione trouva la couverture de laine abandonnée dans la Cabane Hurlante trois jours après la Bataille de Poudlard. Quelque chose l’avait forcée à revenir là où elle l’avait vu, le héros, l’espion, l’homme qu’elle avait toujours secrètement chéri, mourir. Il avait été instrument de leur victoire, et elle voulait comprendre comment il avait pu disparaître. Les Aurors avaient indiqué que peu de temps après la fin de la bataille, en arrivant dans la Cabane, ils n’avaient pas trouvé de corps. Harry avait été détruit ; mais c’était comme si le Professeur Snape s’était évanoui dans les airs. Les Malfoy avaient été interrogés, mais leur choc, spécialement l’horreur de Draco face à l’absence du corps de son parrain, qui n’avait pas été trouvé pour organiser des funérailles adéquates, avait convaincu Hermione qu’ils n’étaient pas responsables de cette disparition. Non, la raison de sa disparition était toute autre. Elle continuait à espérer qu’il avait survécu, mais même cela semblait tout juste possible. Elle ne pourrait jamais oublier le sang, tout ce sang.

Durant sa visite, Hermione remarqua qu’il y avait toujours beaucoup de sang séché au sol, et les traces s’étiraient comme si un corps avait été traîné dans un coin. Il semblait que les Aurors ne s’étaient pas souciés de nettoyer après leur visite. Cela ne la surprit pas, en fait. Pourquoi l’auraient-ils fait ? Il n’y avait rien dans la Cabane, rien. Mais elle n’était pas du genre à abandonner si facilement. Examinant les environs, elle chercha quelque chose qui pouvait se révéler être un indice, un symbole de ce qu’elle désirait. Elle ne trouva qu’une couverture noire légèrement élimée et tachée de sang, en tas désordonné dans un coin. Elle n’avait rien de particulier, mais quelque chose en elle l’attirait. Vue de plus près, elle découvrit que c’était un excellent cachemire, et Hermione, depuis toujours esprit sensé et pratique, ne put supporter de laisser un objet ayant tant besoin de soin, mais c’était quand même quelque chose de douloureusement beau de par sa simplicité, juste là, sous ses yeux. Mais, ce n’était que trois jours après la chute de Voldemort, et la couverture, comme tout le reste de ses possessions, trouva un foyer dans son sac perlé.

Une semaine passa. Hermione ne quitta pas, en vérité, ne put quitter Poudlard. Elle passait ses journées à aider Poppy avec les tous derniers patients et à attendre des nouvelles du Professeur Snape. Quelque chose lui interdisait de croire qu’il était vraiment parti. Mais quand aucun corps ne fut trouvé, le Ministère avança finalement ses projets de funérailles pour le héros et espion tombé au combat. Le témoignage public d’Harry avait été suffisant pour lui garantir un Ordre de Merlin, Première Classe, à titre posthume, et plus de popularité dans la presse. Hermione pensait quant à elle qu’il aurait reniflé face aux articles des journaux et trouva que l’Ordre de Merlin était bien trop peu, bien trop tard.

Un mois après la Bataille, elle se retrouvait à vivre toujours à Poudlard. Elle n’avait pas d’autre endroit où aller. Elle avait tenté de passer une semaine au Terrier pour découvrir qu’elle n’était pas prête à jouer les intruses face au chagrin des Weasley. En plus de cela, elle vit que le Terrier était déjà trop plein pour lui laisser le genre d’intimité dont elle avait besoin. Poudlard avait besoin de toutes les mains volontaires pour le remettre en état, elle se porta donc joyeusement volontaire. Minerva était fatiguée mais son sourire reconnaissant était le seul salaire dont Hermione avait besoin. Mais elle savait qu’elle ne faisait que gagner du temps. Bientôt, le travail serait achevé, et l’école fermerait pour l’été. Elle devrait décider que faire et comment reconstruire sa vie.

Trouver ses parents ne fut pas difficile. Elle avait été très précise dans ses ordres. En revanche, les ramener après avoir levé le sort de mémoire fut un souci entièrement différent, et bien plus difficile. Heureusement, Hermione n’avait pas agi sans leur accord. Elle les avait fait asseoir et avait tenté d’expliquer qu’elle voulait qu’ils se cachent. Elle avait expliqué ses calculs arithmantiques, et elle leur avait promis que c’était la seule chose à faire. Ils n’avaient pas apprécié. Mais elle avait dit que s’ils n’acceptaient pas, elle le ferait tout de même. Colère, amertume, paroles dures, rien ne put la faire vaciller. Ils pouvaient l’aider, ou ils pouvaient ne pas vouloir ; c’était leur décision, mais finalement, Hermione avait dit sans remord qu’elle ferait ce qu’elle devrait pour qu’ils soient en sécurité. Alors, lorsqu’elle rendit leurs souvenirs à ses parents, malgré la colère et le ressentiment, ils ne la rendirent pas fautive de ses actions. Ils avaient su avant qu’elle agisse, et avaient, sur certains points, aidé à ce qu’elle prépare ses plans.

En revanche, Hermione n’avait pas prévu que ses parents aiment leur vie en Australie, ni que sa mère, qui n’avait pu avoir d’autre enfant depuis Hermione, malgré ses nombreux essais, soit finalement enceinte pour la seconde fois. Janet Granger, plongée dans le second trimestre de sa grossesse tardive, n’avait aucune envie de subir les désagréments d’un retour en Angleterre. Hermione, bien sûr, était ravie de l’idée d’avoir un jeune frère ou une jeune sœur, mais sa vie était en Angleterre et pas en Australie.

Après six merveilleuses semaines avec ses parents, Hermione rentra. Elle promit de revenir lorsque sa mère aurait le bébé, mais avait besoin de rentrer. Elle clama ne pas pouvoir abandonner Harry, mais dans son cœur, elle savait que ce n’était pas la vérité. Le Professeur Snape lui manquait, et si elle ne pouvait être avec lui, alors elle serait au moins là où il reposait, à Poudlard. C’était un désir idiot, mais elle ne voulait pas abandonner cela. Elle l’avait abandonné durant sa vie ; au moins dans la mort resterait-elle aussi proche que possible. Plus encore, Hermione était déterminée à passer ses ASPICs, les examens se déroulant durant la dernière semaine d’août, avant que Poudlard ne rouvre comme d’habitude pour le premier septembre.

A son retour en Angleterre, Hermione vécut temporairement square Grimmauld. Harry avait insisté, mais Hermione n’avait accepté qu’avec la promesse qu’elle ne resterait que jusqu’à ce qu’elle trouve son propre petit appartement. Elle voulait son propre espace. Son intimité lui manquait, et une année dans une tente lui avait fait réaliser combien elle aimait être seule. Elle espérait trouver quelque chose à Pré-Au-Lard pour pouvoir, dès qu’elle le désirerait, passer voir son monument. Il semblait d’une certaine façon séparé de lui, et une part d’elle voyait cela comme un geste futile, mais le monument offrait un symbole pour concentrer ses pensées. Le marbre sombre et froid, tellement semblable à ses attitudes, semblait un lieu de repos éternel adapté.

La chance semblait être avec elle. Trois jours seulement de recherche l’amenèrent à repérer le plus parfait des petits cottages aux abords de Pré-Au-Lard. Installée à l’extrémité du village la plus proche de Poudlard, pas très loin de la Forêt Interdite, c’était une construction simple comportant deux pièces dans chacun des deux étages. Pour Hermione, c’était idéal. Il y avait une grande cuisine simple avec un long comptoir sur lequel elle pouvait concocter de simples potions médicinales, et qui menait à un jardin arrière désorganisé et décousu, et un salon s’ouvrant sur le minuscule carré d’herbe et les buissons de chèvrefeuille bordant la rue. A l’étage, il y avait une assez grande chambre à coucher avec de grandes fenêtres coulissant vers le haut, comme celles qu’elle avait eues dans sa maison parentale dans le Surry, et qui donnaient sur le jardin arrière.

Ron n’avait pas comprit son besoin de tranquillité et de solitude. Il ne pouvait pas plus comprendre le chagrin qu’elle ressentait quant à la mort du Professeur Snape. Elle aurait dû, tout du moins dans son esprit, regretter Fred, Tonks, Remus, pas le Bâtard Graisseux dont le corps n’avait pu être trouvé. Hermione ne s’était pas retenue quant aux autres morts ; elle avait pleuré et était allée à toutes les funérailles, tous les mémoriaux, même pour celui de Vincent Crabbe, mais la mort du Professeur Snape la hantait. Peut-être, non, sans doute à cause de son cœur, elle savait qu’elle aurait dû faire plus pour l’homme, lorsqu’il agonisait. Elle avait assez de connaissances en soin pour interrompre le flot de sang. Elle avait eu des potions ; elle connaissait des charmes, des sorts qu’elle aurait pu utiliser pour aider. Mais elle n’avait rien fait, elle était restée bouche-bée comme une crétine et l’avait laissé mourir. Elle n’avait parlé à personne du penchant qu’elle avait eu pour lui, ni qu’elle n’avait jamais vraiment accepté qu’il soit le meurtrier de sang-froid de Dumbledore. Elle avait toujours pensé que s’il avait été un tueur impitoyable, il les aurait tuées, elle et Luna, lorsqu’il avait fui vers la Tour d’Astronomie, ce soir atroce. Il aurait pu tuer Flitwick, mais à la place, il avait assourdi le petit professeur. Ces actions ne concordaient pas avec celles d’un tueur de sang-froid. Bellatrix les aurait tous tués, tout comme Lucius. Mais pas le Professeur Snape, et Hermione s’était raccrochée à cette croyance. Mais quand cela avait compté, son intelligence, son cœur lui avaient fait faute. Elle n’avait rien fait. Et ainsi, Hermione avait pleuré sa mort, sa disparition de sa vie, plus profondément qu’elle ne l’avait fait pour la mort de quiconque d’autre. C’était une chose qu’elle ne pouvait expliquer, mais cela signifiait que la tentative de relation qui s’était développée pendant la Bataille était morte et que son cœur avait rapidement suivi, sur le sol de la Cabane Hurlante.

Septembre avait trouvé Hermione sans but. ASPICs passés, maison nettoyée et jardin entretenu, il lui fallait un autre projet. Avec cela en tête, elle décida qu’elle redécorerait son cottage et s’assurerait que tout le contenu de son sac perlé serait enfin logé quelque part. Ainsi, un après-midi ensoleillé, Hermione commença à sortir un à un tout ce que son sac si sûr contenait. Une part d’elle-même réalisait que c’était un pas important pour guérir le traumatisme de la guerre. Elle était constamment envahie de cauchemars, et défaire son sac semblait un moyen de dire à son esprit que les jours de suite étaient réellement derrière eux. Elle emportait toujours avec elle ses potions de soins et autre parapharmacie d’urgence, mais il était inutile de garder tous les livres et vêtements dont elle n’avait pas utilité dans la sécurité de son sac.

Ce fut alors, tandis qu’elle rangeait enfin toutes ses possessions, qu’elle retrouva la couverture. Elle puait à présent le sang séché et avait pire allure qu’auparavant. Elle faillit la jeter, mais les leçons de sa mère quant à la méthode de retrait des taches de sang retinrent son geste. Et puis les taches ne se verraient pas vraiment sur cette laine noire. En effet, il ne fallut qu’un bon bain d’eau froide au shampoing pour imprégner le sang séché, quelques frottages répétés et lavages jusqu’à ce que l’eau ressorte enfin transparente. Quand elle fut satisfaite de son nettoyage approfondi, elle l’étendit sur l’herbe bien-odorante, dans son jardin arrière, pour qu’elle sèche. Le soleil de septembre avait été fort, et au soir, tandis que le temps devenait frais, elle fut sèche. Assise près du feu de la cuisine, elle reprisa avec soin les parties déchiquetées de la couverture drapée sur ses genoux qui lui fournissait une chaleur agréable.

Le sentiment de sécurité qu’elle éprouvait enveloppée dans la couverture fit que bientôt, elle s’accoutuma à l’avoir au lit chaque nuit sur son lit, et enroulée autour d’elle alors qu’elle lisait dans la journée. L’automne vint rapidement, et la couverture de laine devint une possession chérie. Il était inattendu que la chaleur et la sécurité que la couverture offrait chasse les cauchemars de la mort du Professeur Snape, mais elle lui rappelait tant ses robes noires qu’elle présuma qu’elle lui fournissait un substitut inconscient.

Quand elle voyagea en Australie pour la naissance de son frère, Geoffrey, la couverture l’accompagna. Elle ne pouvait partir sans. Durant les nuits, elle se montra être son refuge. Le climat plus chaud la poussa vite à dormir nue, mais la couverture, ah, la couverture, resta tout de même vaguement tirée sur sa silhouette.

Vite, bien trop vite, les rêves commencèrent. Des rêves dans lesquels un amant ténébreux comme une ombre murmurait des choses salaces à ses oreilles mais qui la laissaient confuse et trempée, emmêlée chaque matin dans la couverture. Elle tenta bien sûr de se rappeler ce qui était dit dans les rêves, mais tout ce qu’elle avait, c’était l’impression d’une voix sombre et érotique, de lèvres effleurant son corps.

Le givre chargeait l’air lorsqu’elle revint dans son cottage. Hermione soupira d’une joie tranquille à la vue plaisante de sa maison. Elle aimait son tout petit frère, et être avec ses parents avait été merveilleux, bien qu’un peu bizarre, mais être chez elle était agréable.

La première chose qu’Hermione fit fut allumer un feu dans sa chambre ; le cottage était glacial. Puis, après un long bain brûlant, elle se glissa nue entre les draps impeccables de son lit, sa chère couverture drapée par-dessus. Mais d’une certaine façon, cela n’était pas assez confortable. Maintenant, elle avait besoin de la sensation de sa douce couverture de laine sur son corps nu. Peut-être parce qu’elle était entièrement seule dans la maison, peut-être parce qu’elle était revenue si près de Poudlard, mais ses pensées alors qu’elle replongeait dans le sommeil revinrent une fois de plus vers le Professeur Snape. Elle caressa son corps en se remémorant sa voix sombre et séductrice lorsqu’il lâchait des insultes brûlantes. Elle se rappela sa démarche gracieuse, et ne put résister, glissant ses doigts en bas pour jouer avec son entrecuisse déjà humide. C’était son visage qu’elle voyait en remuant désespérément ses doigts dans sa chaleur impatiente, son corps qu’elle imagina prendre le sien en atteignant l’orgasme.

Le rêve, cette nuit, fut bien plus intense. Son amant d’ombre ne se contenta pas simplement de murmurer à son oreille. Les lèvres non plus ne s’arrêtèrent pas à caresser son corps déjà repu. Ce soir, elle sentit des doigts masser sa chair déjà sensible puis à répétition en elle. Alors que l’aurore approchait, ses doigts furent tout d’abord remplacés par une langue fantomatique qui lécha, suça et la prit jusqu’à l’orgasme. Puis elle fut retournée sur le ventre pour qu’un membre spectral puisse prendre sa virginité. Ignorante, surprise, Hermione se réveilla en jouissant, gémissant « Severus » d’un son de gorge rauque.

Frissonnant toujours de son orgasme, Hermione était désorientée et confuse. Mais il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour réaliser qu’elle n’était pas seule dans son lit. Tendant la main à la recherche de sa couverture protectrice, elle rencontra à la place un drap de coton froissé et un mâle de chair et de sang. L’incrédulité chargée d’incompréhension et de gêne, Hermione tourna la tête pour tomber sur le visage détendu et satisfait, quoiqu’affichant un sourire sardonique, de Severus Snape.

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Note de Kitty Perry: Aimez ou détestez, merci de me dire ce que vous en pensez. J’aimerai avoir de vos nouvelles.

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Note de Cricri : sympathique et douce histoire... un Snape de poche...

La couverture de laine noire (OS)
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C
Très bel OS!!! J'ai adoré la progression. Comme Jess j'aurais aimé une suite... Mais c'est peut-être ainsi que c'est le plus appréciable le reste est laissé à l'imagination... Un grand merci Aë
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A
je t'en prie ^^<br /> à bientôt ^^
J
Super dommage que ses juste une os j'aurais voulus une suite comment ils réagissent toute les deux ou bien les penser de Severus en couverture mais ses magnifique bravo t'es très douer
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A
c'est une trad, hein ^^
M
Il est super cet OS <br /> Merci !!
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A
je t'en prie ^^
N
Super OS, une belle imagination que cette couverture et la capacité qu'a eu Severus de se transformer en objet inanimé... <br /> Merci Aë, bisous
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A
à bientôt ^^
Z
J'avais bien aimé Beauty and the bed, et ce texte-là est aussi réussi. Merci pour cette traduction !
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A
je t'en prie, à bientôt ^^