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les fanfics d'Aë

Secret Sansa 4

23 Décembre 2017 , Rédigé par Aësälys Publié dans #GoT

Chapitre 4 : Mercredi 21 décembre et jeudi 22 décembre

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Mercredi 21 décembre :

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Diriger avec succès un service informatique demandait tout autant de talents techniques qu'une certaine volonté à jouer au plus malin avec les cadres dirigeants ; ces deux qualités étaient possédées en quantité par Sandor. Son expérience passée à travailler pour d'autres sociétés lui avait montré que lorsque les choses se passaient en douceur, le management était tenté de garder le regard fixé sur l'informatique comme un moyen facile d'améliorer ses résultats financiers. Inévitablement, ils poussaient à réduire ou à sous-traiter l'équipe, et étaient réticents à investir en de nouveaux équipements ou à payer des salaires compétitifs. S'ils arrivaient à leurs fins, les choses tombaient invariablement dans le chaos, peu importe la férocité avec laquelle il les avait avertis, et finalement, les catastrophiques défaillances techniques causées par leur négligence coûtaient toujours bien plus cher à la société que s'ils l'avaient simplement écouté dès le début.

Castral était différent de la plupart des autres compagnies, en revanche, en cela que son CEO semblait comprendre la valeur d'une forte équipe technique interne. Mais Sandor ne prenait aucun risque ; il demandait toujours le triple de ce qu'il pensait être nécessaire pour son budget, et se laissait à contrecœur être convaincu de descendre la somme vers des montants plus raisonnables.

Il se battait si bien que les personnes sous ses ordres gagnaient de bons salaires, particulièrement plusieurs créateurs de logiciels, qui étaient réellement talentueux -il ne voulait pas les voir débauchés. Même Todd était bien payé ; malgré l'antipathie personnelle de Sandor envers lui, il reconnaissait que sa bonne attitude et sa fiabilité aidaient au moral du bureau. En retour de son soutien solide, Sandor demandait beaucoup à son équipe, et l'obtenait.

Mais personne ne pouvait travailler au maximum de ses capacités à tout instant de toute journée, et même Sandor ressentait une certaine lassitude de fin d'année. Le budget de l'année suivante était fixé, et il n'avait aucune réelle raison de commencer un des nouveaux projets, avec toutes ces personnes faisant le pont entre Noël et le Nouvel An. Il avait rassemblé tout le monde, ce matin, pour une rapide réunion, et les avait laissé savoir qu'il n'attendait pas grand-chose d'eux pour les quelques jours suivants. Le flot normal de tickets s'était amoindri, et n'arrivait qu'au compte-gouttes, et il savait que tout le reste de la société traînait des pieds et y allait également doucement.

Sandor avait ouvert Git et un éditeur, prévoyant d'avancer un peu sur un de ses projets personnels, mais il n'avait pas écrit une seule ligne de code ni même vraiment regardé son écran.

Au lieu de cela, il tripotait le cadeau bizarre offert ce jour-là par son Père Noël secret. Quatre petites bottes rouges avec fourrure blanche avaient été nichées dans l'habituel paquet enveloppé de marron, avec une note indiquant 'des pieds au chaud, un cœur au chaud'. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé en faire. Elles semblaient avoir été conçues pour un petit enfant, mais pourquoi quiconque lui donnerait-il des bottes pour enfant ? Il n'avait pas de bambin, et encore moins de jumeaux. Sandor fit tourner l'une des bottes sur son doigt, avec le sentiment de passer à côté de quelque chose d'évident. Considérant le ton vaguement sinistre des deux messages précédents, il était certain que c'était une quelconque mauvaise plaisanterie à ses dépens.

Des douceurs pour un doux géant, pensa-t-il. Bon.

Les cupcakes et cookies avaient l'air bons, mais le message de son Père Noël secret avait été étrange et pas exactement amical ; il avait été bien trop suspicieux pour les manger. Son enfance lui avait appris qu'il valait mieux être prudent lorsqu'on recevait une nourriture par un biais auquel on ne pouvait se fier ; quand Gregor disait « Mange cette merde ! », il fallait souvent le comprendre de manière littérale. Sandor aimait la nourriture épicée mais n'avait aucune envie de manger un cookie relevé à coup de capsaïcine, ni un cupcake parfumé de laxatifs. Il avait brièvement eu l'idée de les tester sur Todd, mais cela aurait été jouer le jeu de son frère. Sandor savait comment le monde le voyait, mais même ainsi, il n'était pas Gregor. Et puis, il avait accidentellement fait tomber la boîte en descendant l'escalier jusqu'au quatrième étage.

Son téléphone sonna et il posa la petite botte.

« Service informatique, Sandor Clegane. »

Une petite voix émit « C'est Sansa Stark. J'ai... un problème avec mon ordinateur.

-Avez-vous envoyé un ticket ?

-Je ne peux pas » répondit-elle. Sa voix était si faible qu'il pouvait à peine l'entendre.

« Qu'est-ce qui se passe ?

-Rien, il est allumé, mais...

-Mais quoi ?

-Je ne peux pas » dit-elle, soudainement plus fort. « Pouvez-vous venir m'aider, s'il vous plaît ? » Sa voix devint plus aiguë sur le dernier mot, et il réalisa qu'elle était proche des larmes. Avant qu'il ne puisse répondre, la ligne fut coupée.

Sandor fronça des sourcils. Rien de ce qu'il faisait n'était très important, mais il n'était pas enthousiaste à l'idée d'une rencontre larmoyante. Il n'était pas doué pour feindre l'inquiétude pour des soucis dont il ne se souciait pas réellement, et son instinct lui disait d'y aller avec précaution, de ne pas sauter au milieu de la tempête.

Mais les problèmes d'ordinateur étaient clairement son rayon d'action et de responsabilité. Il soupira et se redressa.

Les cheveux cuivrés de Sansa Stark n'étaient pas visibles lorsqu'il fouilla le département RH du regard, mais Sandor connaissait le chemin. Quand il arriva à son box, il la trouva assise, ses mains sur ses genoux, légèrement à l'écart de son bureau. Ses yeux étaient baissés, et ses cheveux formaient un rideau éclatant, tel un bouclier le protégeant de sa vue.

Sandor attendit, mais elle resta assise en silence, les yeux fixés sur ses mains, et il réalisa qu'elle ne l'avait pas entendu approcher. Il se racla la gorge, et elle leva les yeux vers lui. Son visage était pâle et solennel, et il fut frappé par la pensée qu'elle avait dû sourire chaque fois qu'il l'avait rencontrée, car il trouvait très étrange son visage dépourvu de sourire.

« Alors, quel est le problème ?

-Je suis sortie déjeuner » émit-elle. « J'ai dû oublier de verrouiller mon ordinateur, car quand je suis revenue, il était comme ça. » Elle jeta un œil à son poste, puis ramena son regard sur ses mains.

Sandor s'approcha pour regarder. Quand il réalisa le souci, il voulut rire, mais quelque chose dans son visage triste et figé l'en empêcha. Quelqu'un avait inversé son affichage pour que son écran semble retourné.

« Je vois. » Cela ressemblait à une plaisanterie plutôt inoffensive, mais quand il lui jeta un œil, il vit que des larmes s'accumulaient dans ses yeux. « Facile à régler. Je vais vous montrer. » A sa propre surprise, il fit un effort pour parler gentiment.

Il se pencha pour saisir son clavier et remarqua, pas pour la première fois, que Stark ne s'écartait pas de lui comme les autres le faisaient lorsqu'il s'approchait. « Tout ce que vous avez à faire, c'est appuyer sur Ctrl-Alt-↑ » indiqua-t-il en montrant l'exemple.

De son point de vue, il apercevait une petite boîte dorée de l'autre côté de son ordinateur. Stark l'avait poussée aussi loin que possible d'elle dans son espace de travail. Nichés à l'intérieur se trouvait un joli tissu doré abritant plusieurs morceaux de simples pierres noires.

Pas de pierre. De charbon. Une étrange sensation monta au creux de son ventre et il lui fallut quelques instants pour réaliser que c'était de la pitié.

Finalement, ils avaient bien quelque chose en commun : un Père Noël secret pas très sympa. Il comprenait pourquoi quelqu'un pouvait être en rogne à cause du côté obligatoire de l'échange de cadeaux de cette année, mais Stark semblait être une personne vraiment gentille et douce, et il ne pouvait imaginer pourquoi quiconque voudrait la blesser.

«  Vous avez reçu ça depuis le début ?

-Chaque jour » émit-elle, la voix basse et abattue. « Mais ça ne compte pas. »

Sandor sentit une pointe de colère. « Quelqu'un essaie de vous blesser, et ça ne compte pas ?

-Vraiment, il est inutile de... tout va bien » insista-t-elle, et soudain, son sourire fut de retour, quoi que tremblant. « Vous saviez qu'on peut polir le charbon ? Ça peut même être assez joli. Je pourrais acheter un de ces pots en verre et faire un arrangement pour mon appartement. »

Sandor la dévisagea.

« Ok » émit-il, peu convaincu. « Mais si ça va plus loin, dites-le moi.

-Quoi ? Pourquoi ?

-Pour que je puisse faire de sa vie un enfer. Je peux le faire, vous savez... Je bosse dans l'informatique. »

Son sourire s'élargit et commença à sembler sincère, et sans le vouloir, il se retrouva à sourire lui aussi.

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Jeudi 22 décembre :

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Sandor n'avait pas la moindre intention de se rendre à la soirée de Noël de vendredi ; socialiser avec ses collègues figurait juste après la privation de sommeil et les tisons chauffés à blanc sur son échelle personnelle des moyens de torture. Les Pères Noël secrets étaient censés révéler leur identité durant la fête, et il suspectait que la réaction de Todd Parker à la nouvelle serait insupportable. Cela pourrait même inclure des câlins, puisque Todd, ressemblant en ce point à Sansa Stark, semblait n'avoir aucunement peur de lui.

En revanche, il crevait d'envie de savoir qui était son Père Noël. La veille, alors qu'il regardait la télévision avec un verre de scotch à la main et son chien replié contre sa jambe, la solution l'avait frappé, évidente.

« Je vais prendre ce Père Noël sur le fait » lança-t-il à Etranger, qui répondit en levant sur son maître un regard brun et attendrissant.

Le jeudi matin, Sandor se cacha derrière le sapin de Noël de la salle de bal du cinquième étage, attendant que quelqu'un s'avance vers sa table avec un cadeau enveloppé de papier brun. Il alterna entre sentant une impatience sombre et se sentir ridicule, mais décida que cela méritait de perdre un peu de dignité, s'il avait une chance de réprimander comme il fallait son Père Noël malfaisant.

Le cliquetis de talons hauts sur le sol de bois l'avertit de la présence d'une femme. Il jeta un œil entre les branches illuminées, et ne fut pas surpris de voir Sansa Stark. Après tout, c'était son projet, et il se figurait qu'elle voulait s'assurer que tout fonctionnait parfaitement.

Ce qui le surprit fut de voir le paquet qu'elle tenait ; un grand paquet plat enveloppé d'un simple papier d'emballage brun. Le lien étirable d'un rouge éclatant marquait chaque coin, et le nœud du jour était particulièrement enrubanné.

« La Mère prenne pitié » émit-il, abasourdi. Normalement, il aurait utilisé un langage bien plus fleuri, mais même ainsi choqué, il savait ne pas pouvoir jurer en présence d'un employé du service RH. J'ai essayé de la réconforter, pensa-t-il, et soudain, il fut furieux.

« Qui est là ? » demanda-t-elle.

Sandor émergea de derrière le sapin et intercepta Stark devant sa table. Il jeta un regard menaçant à l'intention de son visage surpris.

« Vous êtes mon Père Noël secret ? » demanda-t-il.

« Eh bien, oui. Vous n'étiez pas censé le découvrir avant demain, par contre. » Elle tenta de lui lancer son charmant et éclatant sourire, mais Sandor ne se laissa pas faire.

« Petite hypocrite » gronda-t-il, et le sourire fuit son visage comme s'il lui avait mis une claque. « Vous étiez oh, si triste, pour ce charbon. Laissez-moi vous dire quelque chose : si vous voulez cracher le morceau, vous feriez mieux de vous y faire, petite.

-Quoi ? Je ne...

-Ce Snickers. « Tu es un trou du cul, Sandor, un énorme trou du cul. Il en faudra plus d'un pour régler ça, alors voilà le plus gros que j'aie trouvé.

-Ce n'est pas...

-Et cette connerie de 'doux géant'. Personne ne pense que je suis doux, Stark. Parce. Que. Je. Ne. Suis. Pas. Doux. » Il jeta un regard noir à son visage rougissant. « Je n'étais pas assez stupide pour bouffer ce que vous avez pu fourrer avec, au fait.

-Sandor, je...

-Et ce dernier. Vous allez devoir m'expliquer celui-là, parce que j'ai pas de gosse, Stark, et franchement, je ne pige pas. Quand vous insultez des gens, il est possible de devenir trop subtil, vous savez. Ou peut-être que vous êtes juste folle et...

-ASSEZ ! » cria Stark. Elle claqua le paquet sur la table, puis ses mains se plantèrent sur ses hanches. Elle rejeta ses cheveux en arrière. Quand elle lui jeta un regard noir, il vit que ses joues étaient rouges ; elle était plus jolie que jamais, et Sandor la détesta pour cela.

« Je vous ai pris ce Snickers parce que j'ai vu que vous en aviez un, une fois, et que je pensais que vous aimiez ça.

-C'était une livre de Snickers...

-Prédécoupée pour être partagée, vous n'étiez pas censé tout manger en une fois, même si vous n'aviez pas voulu le partager. Ce mot était censé être drôle, je n'ai pas réalisé que vous étiez si prêt à penser que les gens vous détestent. » Sandor ouvrit la bouche, mais elle pointa un doigt sur lui et reprit très vite. « Taisez-vous, c'est mon tour de parler. »

Sandor ferma la bouche. Un sentiment terrible l'envahissait, comme s'il avait fait une atroce et impardonnable erreur.

« J'ai passé des heures à pâtisser ces gâteaux ; je ne savais pas ce que vous aimiez alors j'ai pensé essayer plusieurs choses différentes. Et ne me dites pas que vous n'êtes pas doux » lâcha-t-elle. Des larmes envahissaient à nouveau ses yeux ; il les regarda couler sur ses joues et se sentit mal.

« Parce que vous êtes doux. Je l'ai toujours pensé. Et vous l'avez prouvé en étant si gentil avec moi hier. »

Stark couvrit sa bouche de ses mains pendant un instant, puis se frotta fortement les yeux. « Tout ce que je voulais, c'est que vous passiez un joyeux Noël. Je suis désolée que rien ne vous ait plu. Mais je ne suis pas désolée d'avoir essayé. »

Elle se détourna de lui et commença à s'éloigner. Puis elle s'immobilisa et jeta par-dessus son épaule « Les bottes sont pour votre chien. Pour quand il fait froid dehors. »

Le tourment en lui était si puissant que tout ce qu'il put fut la regarder jusqu'à ce qu'elle soit partie.

« Merde » dit-il. Il se retourna, cala ses deux mains sur la table, et pencha la tête. Il ferma les yeux. « Merde. »

Quand il ouvrit les yeux, le dernier cadeau de Sansa à son attention était là, entre ses mains, sur la table. Quoique ce soit, je ne le mérite pas. Mais il fit quand même glisser le lien hors de chaque coin, et sépara gentiment le scotch du papier.

A l'intérieur de la boîte se trouvait une adorable écharpe noire rayée de jaune automnal. Elle était très douce, et il découvrit qu'elle était particulièrement longue en la sortant de son lit de papier. A chaque extrémité de l'écharpe se trouvaient trois limiers noir, et sous l'écharpe elle-même se trouvaient des gants de cuir particulièrement doux, dans les mêmes teintes. Les limiers des gants dansaient au dos de ses mains lorsqu'il les portait.

Et tout au fond de la boîte se trouvait une carte.

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Cher Sandor,

J'espère que vous ne m'en voulez pas d'avoir pris la liberté de regarder l'héraldique de la Maison de vos ancêtres. J'espère aussi que vous avez aimé le reste des cadeaux de la semaine. Il est très difficile de faire des achats pour quelqu'un qu'on ne connaît pas très bien, mais j'aime à croire que j'ai fait de mon mieux !

Vous allez à la fête de vendredi, n'est-ce pas ? Je suis très impatiente de vous souhaiter un Joyeux Noël en personne.

Et là, je deviens audacieuse -courageuse, même !- et je t'avoue que je t'admire depuis un certain temps, d'une façon dépassant les limites strictement professionnelles. Si nous nous retrouvons tous deux ensembles sous le gui durant la soirée, tu devrais savoir que tu rendrais mon Noël particulièrement joyeux.

Affectueusement tienne,

Ton Père Noël secret

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Sandor dut lire le message deux fois avant que les implications de ses mots écrits avec soin ne l'atteignent. Il comprit ensuite très rapidement qu'il était le plus grand crétin de Westeros. Cette femme gentille et belle me voulait. Et j'ai tout merdé. Espèce de grand bâtard débile s'insulta-t-il.
Il glissa ses doigts dans la longue et chaude écharpe jaune et noire, et se demanda s'il était toujours possible de sauver le Noël de Sansa Stark.
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oOoOoOo
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Note de DavidBrighton : Nous ne célébrons pas Noël avant lundi, et je n'ai rien de prévu jusque-là. Je devrais donc pouvoir publier le dernier chapitre à un moment ou à un autre du jour de Noël. J'espère que vous passez tous d'excellentes fêtes !
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Note de Nathea : En voilà un chapitre qu’il est bien ^^ ! Sansa et Sandor sont très touchants.
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Aë : Merci aussi à Océe Snape ^^
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« Ok » émit-il, peu convaincu. « Mais si ça va plus loin, dites-le moi. (Sandor à la rescouuuusse)

-Quoi ? Pourquoi ?

-Pour que je puisse faire de sa vie un enfer. Je peux le faire, vous savez... Je bosse dans l'informatique. » (Ahahahaha mon mari pourrait dire quelque chose comme ça ^^)


 
Secret Sansa 4
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B
"Pour que je puisse faire de sa vie un enfer. Je peux le faire, vous savez... Je bosse dans l'informatique."<br /> Moins spectaculaire qu'à l'épée mais tout aussi efficace !
Répondre
A
Tu n'imagines pas ce que j'aime tes reviews ^^